La Voix du peuple, 12 août 1939

Cet article d'environ 40000 signes est consacré à l'action des députés coloniaux en métropole, dans des affaires de discrimination raciale, alors que la France était dépourvue de législation antiraciste comparable à la loi Pleven de 1972 (actuel art. 225-2 du Code pénal). Anciens combattants noirs expulsés d'un bus touristique à destination des champs de bataille et ruines de Reims, refus de servir un client noir dans un établissement de Paris, les députés interviennent contre ces pratiques en construisant la notion de Français de couleur. Ils s'appuient parfois sur des arguments xénophobes en opposant leur identité française au caractère étranger de ceux qui sont accusés d'être à l'origine du préjugé de race : soldats puis touristes américains en 1919-1923, idéologie nazie en 1939.

NB : au moment où cet article fut publié, je n'avais pas encore mis en doute la qualité de soldat de Saint-Éloi ÉTILCE, laquelle semblait une évidence de la tradition orale et de l'historiographie guadeloupéennes sachant qu'un nom est tout de même gravé sur un monument aux morts. Cette erreur est corrigée dans les actes du colloque de Basse-Terre publié en 2014 et du colloque de Reims, publié en 2016.

Réf : Dominique Chathuant, « Français de couleur contre métèques : les députés coloniaux contre le préjugé racial (1919-1939) », Outre-mers, revue d’histoire (ex. RFHOM), T. 98, n°366-367, 1er sem. 2010, p. 239-253.